« Musicales de l’Arbousière
L’impressionnant talent d’Axel Lenarduzzi
Ce jeune pianiste franco-italien n’a manifestement pas choisi la facilité en composant le programme de son récital. D’abord avec la sonate dite « appassionanta », celle que Beethoven considérait comme sa plus grande, et dont le déchaînement de tous les éléments n’a nullement perturbé son interprète.
Très judicieusement contrastée, elle a vite pris des accents tragiques dans un final souvent qualifié de « torrent de feu ».
Axel Lenarduzzi témoignait ensuite de la même aisance avec la 13éme rhapsodie hongroise de Liszt, qui, sous ses doigts bénéficiait d’une éclatante lumière.
Trois pièces brèves qualifiées par Brahms de Klavierstucke débutaient l’entracte. Le charme de leur écriture qui allie l’élégance à la mélancolie n’a pas échappé à leur interprète, visiblement très inspiré par ce style dépouillé de tout maniérisme.
Que dire des « Estampes » l’un des chefs d’œuvre de Debussy, sinon qu’elles ont constitué le point fort de ce récital. La fabuleuse richesse de toutes leurs sonorités dans des évocations aussi brillantes que les tonalités orientales, ou ses rythmes du folklore espagnol, sans oublier les jardins sous la pluie, éclatait au grand jour.
Comme habité par le génie de Debussy, le jeune pianiste enchantait son auditoire, tant par la justesse du ton que par la délicatesse dont étaient frappées toutes les notes aux résonances lumineuses. Superbe interprétation que ne fera pas oublier la « Rhapsodie Espagnole », également de Liszt et jouée en fin de concert.
Son seul mérite aura été de mettre en exergue la haute virtuosité d’Axel Lenarduzzi qui est apparu souverain dans tous les registres.
Voila bien la marque d’un authentique talent.
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